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« Pour la Russie, l’arme principale c’est l’information pour peser sur les destinées mondiales. » Entretien avec David Colon, historien spécialiste de la désinformation.

La vérité serait la première victime de la guerre. Un truisme qui nous est ponctuellement rappelé par les nombreux conflits qui marquent notre actualité. La question, la vraie, est cependant plus inquiétante : la vérité n’est-elle occultée qu’en période de guerre ? Poser la question, c’est y répondre, malheureusement.

Les fameuses « fake news » ne sont que la plus récente incarnation de ce que nous avons déjà appelé de la propagande. Désinformation et mésinformation sont aujourd’hui les armes d’intoxication massive employées par les ingénieurs du chaos pour livrer une guerre de tous les instants à des États démunis devant cette menace. Si elle n’est pas nouvelle, cette menace est augmentée par les outils de la communication moderne et, plus singulièrement, par l’intelligence artificielle générative qui menacerait le bon fonctionnement des démocraties, naturellement plus ouvertes et donc fragiles.

« Vous pouvez affaiblir le système immunitaire des sociétés démocratiques. » David Colon, professeur d’histoire à l’Institut d’études politiques, est l’un des grands spécialistes de la guerre de l’information. Il reconnaît volontiers que les Américains ont largement participé à mettre au point les outils modernes de la désinformation, mais redoute davantage l’usage qu’en font les grandes puissances autoritaires d’aujourd’hui : Chine, Russie, Iran et Corée du Nord. Il n’hésite pas à qualifier le cadre de pensée du renseignement russe de « virus informationnel. » Il publiait l’automne dernier, La guerre de l’information : Les États à la conquête de nos cerveaux.

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