« Je ne mens pas aux gens qui votent pour moi. »
Sont-ce là les paroles d’un homme qui pourrait être candidat aux présidentielles françaises de 2027 ? Robert Ménard ne refuse plus l’hypothèse et confirme dans l’entretien qu’il nous accordait lundi le 4 mars qu’il y pense sérieusement.
Ménard est le maire très médiatisé de Béziers depuis 2014. Ancien journaliste et fondateur de l’organisation Reporters sans frontières, Ménard a fait de sa ville le puissant haut-parleur de sa vision politique. L’homme est de droite, l’assume pleinement mais réclame aussi le droit d’inventaire. Il n’est pas toujours là où on l’attend sur l’échiquier. Pas question pour cet inclassable de signer un bail à long terme avec une formation politique. Il se donne le droit de changer d’opinion ET de se tromper. Un espace et un discours rarement réclamés par les politiciens traditionnels.
Il est émotif aussi et ne le cache pas. Les souvenirs de son père, évoqués lors de notre entretien, vont venir embrumer son regard et moduler sa voix. Le politicien n’a cependant aucun état d’âme quand vient le temps de dénoncer la menace que fait peser la Russie sur l’espace européen.
Il appuie le président Macron qui refusait d’exclure l’envoi de soldats européens pour soutenir l’armée ukrainienne. Robert Ménard s’interroge même sur la nécessité de déclarer la guerre à la Russie avant qu’il ne soit trop tard, tout en se refusant à formuler une réponse définitive à cette angoissante possibilité.