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« Je suis chanceux d’enseigner dans une université du Kazakhstan où on a une réelle liberté académique. » Entretien avec Jean-François Caron, politologue, professeur à l’université de Nazarbaïev, Kazakhstan.

Jean-François Caron est un professeur de science politique canadien, exilé au Kazakhstan depuis 8 ans, où il enseigne la philosophie politique à l’université Nazarbaïev.  Exil «conscient et volontaire», se plaît-il à dire, sans doute avec une légère envie de provocation !

Il a récemment été «annulé» – sans explication, aucune – deux heures avant de prendre la parole devant un comité de la Chambre des communes qui l’avait invité à témoigner sur l’évolution de la politique étrangère du pays. “Le wokisme est entré de plain-pied au Parlement canadien.” Un exemple de censure flagrant qui fait dire au professeur Caron que la liberté d’expression est peut-être aujourd’hui plus grande dans certains pays totalitaires qu’elle ne l’est au Canada !

Avec le recul, il est convaincu que d’avoir rappelé, lors de certaines entrevues dans les médias, la collaboration entre l’Ukraine et les forces nazies pendant la Seconde Guerre mondiale est très probablement son “crime originel”. Une vérité historique qu’il aurait été préférable de taire au début du conflit déclenché en 2022 par la Russie ?

Dans cet entretien, Jean-François Caron explique comment la “morale” dispensée par les diplomates canadiens depuis 20 ans a miné le fameux soft power dont le pays s’enorgueillissait. Il revient sur les dangers du communautarisme canadien, la guerre en Ukraine, la crise de la Covid et la tentation du “totalitarisme soft” qui guette nos vieilles démocraties libérales. Le professeur Caron a écrit une douzaine de livres, le plus récent est Homo Superstes, publié aux Presses de l’Université Laval.

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