Cette prophétie n’est pas celle d’un observateur distant, c’est le grand réalisateur québécois Denys Arcand qui le dit lors de son passage à Contact. Il ne se veut pas pessimiste mais plutôt réaliste, peut-être un peu fataliste aussi, comme il l’a souvent été tout au long de sa carrière.
Derrière les scénarios qu’il signe, la sensibilité du documentariste aux bruissements de l’époque n’est jamais très loin. Le wokisme, la peur des mots, la censure, la décolonisation, rien n’échappe à son regard attentif dans Testament, son dernier film. Après un succès au box-office québécois, il a été accueilli très favorablement par la critique française.
À 82 ans, le réalisateur du Déclin de l’empire américain, des Invasions barbares et du Confort et l’indifférence, goûte aux doux plaisirs de la vie accomplie. Une sérénité qui lui donne une rare liberté de parole. « À mon époque, si je m’étais plaint de mon professeur, j’aurais été congédié, moi, de l’université. Alors que là, c’est l’inverse. C’est le monde à l’envers. »