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« Je me sens blessé par l’identitarisme. » Entretien avec le traducteur, éditeur et poète André Markowicz.

S’il y avait vraiment quelque chose de réductible à ce que l’on appelle l’« âme russe », André Markowicz en serait certainement un des meilleurs interprètes. Il est, à coup sûr, un des plus grands traducteurs des géants de la littérature qui construisent la Russie moderne.

Markowicz arrive sur les écrans radars en s’engageant dans le projet un peu fou de traduire tout l’œuvre de Dostoïevski, en dix ans. Un pari audacieux qu’il remporte sur lui-même et qui participe à faire de son éditeur, Actes Sud, un joueur conséquent de la république des lettres.

Le traducteur et poète est devenu, à sa manière, chroniqueur de guerre depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Tous les jours, il commente sur sa page Facebook l’actualité de ce conflit sombre qui a volé la vie à des centaines de milliers de Russes et d’Ukrainiens. Il estime que Vladimir Poutine doit être défait et « humilié ». Toute forme d’atermoiement et d’ouverture à une solution négociée ne ferait que consacrer la logique belliqueuse de Moscou.

Markowicz publiait le printemps dernier un petit essai aux allures de pamphlet, Et si l’Ukraine libérait la Russie?