Redoutable avocat pénaliste pendant plus de trente ans, Éric Dupond-Moretti est nommé ministre de la Justice française en 2020. Une carrière qui n’est sans doute pas étrangère à un sentiment d’injustice ressenti pendant l’enfance, nous confie-t-il durant l’entretien.
Son quotidien dans l’arène politique, espace « d’une grande violence » où la parole est souvent « dénaturée », le place constamment sur un siège éjectable. Mais le garde des Sceaux résiste. Poursuivi, puis relaxé en novembre 2023 dans une affaire de prise illégale d’intérêts, il en a aujourd’hui long à dire sur le traitement réservé à la présomption d’innocence.
Artisan d’une « justice plus sévère », Éric Dupond-Moretti entend bien la faire triompher avec une série de nouvelles lois. Face aux organisations criminelles qui prospèrent -et dont les budgets dépassent ceux de certains États-, il intensifie la lutte.
Le ministre qui est aussi père de famille voit les réseaux sociaux comme un « accélérateur de délinquance ». Il a présenté un projet de loi visant à durcir les sanctions contre les parents de jeunes contrevenants.
Si l’appareil judiciaire est souvent critiqué, Éric Dupond-Moretti demeure convaincu qu’il n’y a pas de véritable alternative.
« La justice, c’est notre pacte social. C’est ça qui distingue la barbarie de la civilisation! »